L’ibadisme dans les sociétés de l’Islam médiéval: Modèles et interactions

Livre bilingue avec des chapitres en français et d'autres en anglais 

En 1992 disparaissait le grand historien polonais Tadeusz Lewicki, qui a largement contribué à faire entrer la question de l’ibadisme dans le champ des études arabes en soulignant son apport tant à l’histoire des sociétés maghrébines qu’à l’histoire de l’Afrique médiévale en général.1

Depuis, le corpus des sources ibadites, qu’elles soient omanaises ou maghrébines, s’est considérablement enrichi. L’accès aux manuscrits est devenu plus aisé et le nombre de publications et de rencontres scientifiques spécifiquement consacrées à la question s’est fortement accru en Occident comme dans le monde arabe. Soutenue par la puissante politique culturelle du sultanat d’Oman, dont le ministère de la culture et le ministère des affaires religieuses constituent les deux vecteurs principaux, la production intellectuelle sur ce sujet s’est également étoffée au Maghreb, principalement en Tunisie et Algérie, dans le cercle communautaire ibadite mais aussi à l’échelle universitaire. C’est ainsi qu’après la décennie noire des années 1990, une pépinière d’associations culturelles s’est développée dans le Mzab avec pour objectifs la protection des fonds de manuscrits conservés dans une cinquantaine de bibliothèques privées et une plus grande ouverture aux chercheurs étrangers. Les études ibadites sont donc en passe de sortir de leur confinement, ce qui laisse envisager la possibilité de nouveaux croisements et décloisonnements.